Les Funesteries de Léa Cerveau est un recueil de poèmes, "Une prose funambule, un fil tendu dans le silence, entre les vivants et les absents."
Pour moi, c'est une rencontre précieuse lors d'une exposition de peinture et un coup de cœur de ceux qui font du bien.
Léa fait valser les mots et les mots s'amusent en quelques clins d’œil légers, en prose grave et rimes riches.
Une à une les images pétillent et nous entrainent vers des chemins parfumés de souvenirs.
Léa Cerveau nous offre une belle ballade vers l'éternité positive.
Je crois voir quelques-uns de mes tableaux
Le néant
Je suis immense et minuscule à la fois.
Qui compose
tout ce qui me compose.
Et composée
de tout ce qui me constitue.
Le néant, l'univers,
je suis tout à la fois.
Et j'ai foi en ces vers
qui disent que je suis là
sans ne rien dire, ma foi.
Ils n'existent que pour ceux qui les lisent.
Ils ne vivent que pour qu'on les entendent.
Tout comme ma peau
dans laquelle s'enlisent
quelques traits
qui attendent d'entrer
dans la réalité.
Désormais,
mon portrait ressemble à celui du ciel.
Noir.
Et rempli de milliards d'étoiles.
Soufflé par le feu
au milieu du néant,
comme on souffle les vœux
à côté d'un enfant.
Et de mes yeux
naissent des paysages
cousus par les saisons
façonnée par les nuages
bercés par l’océan.
Puis,
engloutis à la nuit tombée
par mes paupières fermées.
Dans ma chair diaphane
l'encre bleue
peint des fleurs tentaculaires
et des poèmes-racines
tirés du tréfonds de la terre
et qui n'existent
que parce-qu'on les dessine
que parce-qu'on les compose.
Constitués de tout ce qui
s'est tu.
Le néant, l'univers
Et puis,
ces quelques vers,
immenses
et minuscules à la fois."
Poème tiré de les Funesteries de Léa Cerveau.
Préface par Frédéric Gramazio,
Éditions Les souffleurs de vers.
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