Née d'une poussière d'images

Alors que je prépare une belle exposition "Paysages pas si sages", j'entame le livre "La grande île" de Christian Signol.
Par une juxtaposition de mots simples, l'auteur peint des paysages qui me touchent :


"Il y a eu ces promesses d'éternité qui jaillissent d'un miroitement de feuilles de tremble dans le soleil, d'un tapis de coquelicots dans le velours des blés, de flocons de neige papillonnant dans la nuit, des parfums de linges chauds, de soupe de pain, de genêt et de chèvrefeuille. Il y a eu des vents de fer, des tapis de feuilles mouillées, des ciels de soie, des chemins de sable, des après-midi de feu, des soirs immobiles, des odeurs de paille et des éclairs de porte entrouverte sur ces trésor enfouis.
J'ai compris que la vraie permanence était là, dans la beauté du monde..."

Lorsque je peins, mes tableaux naissent d'images d'harmonie, d'équilibre, d'un assemblage de solide et de vide, d'évident et de fortuit, mais surtout ils viennent d'un résonnance intérieure addictive aux visions d'espaces naturels.

Si seulement j'arrivais à donner dans mes tableaux, autant d'images que Signol, uniquement par le geste, la couleur, la matière ! Il me faut trouver l'alphabet abstrait capable de permettre l'évasion vers des pays poétiques, oniriques, offrant la richesse et la complexité de l'espace naturel. C'est un sacré défi !


Je me reconnais bien dans l'affirmation de Didier Decoin : "je ne suis pas né d'une poussière d'étoiles,  mais d'une poussière d'images".

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