La pochette de crayons


Du plus loin que je me souvienne, mon premier achat fut une pochette de crayons Baignol et Farjon.

A cette évocation, je revois la scène avec une étonnante netteté.  C'était il y a 50 ans, j'avais une douzaine d'années et un peu d'argent dans ma tirelire.

Dans le magasin, je découvrais une pochette de crayons extraordinaire: deux fois douze crayons dans un étui pliable en plastique écossais rouge avec une face transparente. Je me souviens de son rabat, de son odeur, de son toucher lisse et doux.
Je l'achetais avec les yeux brillants et le coeur emballé.

A la maison, c'était un rituel rassurant et passionné que de l'ouvrir, de classer les couleurs, de bien positionner les crayons de façon à lire Baignol et Farjon en lettres d'or sur la tranche.

Je m'évadais par le biais de mes dessins.
De cette période, je ne possède aucun dessin hélas, mais des souvenirs intacts d'instants paisibles, appliqués, remplis de rêves et de couleurs.

Hélas, mes crayons s'usaient, il fallait les tailler et je souffrais de voir leur taille diminuer comme vers une petite mort...

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